Berlin : meeting électoral fort du SGP contre la guerre

Last Saturday, as part of its campaign for the Berlin state election, the Sozialistische

Le Sozialistische Gleichheitspartei (SGP – Parti de l’égalité socialiste) a tenu samedi 7 janvier, devant la mairie du quartier berlinois de Spandau, le premier meeting central de sa campagne pour les élections du Land de Berlin. Dans le contexte de la guerre meurtrière menée par procuration en Ukraine – qui menace de dégénérer en guerre nucléaire entre la Russie et l’OTAN – le SGP est le seul parti qui se présente aux élections parlementaires de Berlin avec un programme contre la guerre.

Le candidat tête de liste Christoph Vandreier au rassemblement du SGP à Spandau [Photo : WSWS]. [Photo: WSWS]

Au lendemain de la décision du gouvernement allemand d’envoyer des chars en Ukraine, ce meeting a donné une forte impulsion politique. Le SGP avait immédiatement publié une déclaration condamnant ces livraisons d’armes ; il mettait en garde contre les conséquences de cette escalade et montrait une perspective anti-guerre pour la classe ouvrière internationale.

Dans son discours d’ouverture, le président du SGP, Christoph Vandreier, a expliqué: «Avec la livraison de chars d’assaut Marder, on lance à nouveau des chars allemands contre la Russie et on risque une guerre mondiale nucléaire. Ces véhicules de combat d’infanterie sont des armes offensives conçues pour reprendre les territoires occupés par la Russie – mais reprendre la Crimée signifierait une guerre nucléaire!»

Faisant référence aux déclarations agressives de politiciens gouvernementaux de premier plan, Vandreier a poursuivi: «L’affirmation que seule une “victoire” militaire de l’Ukraine et de l’Occident peut établir la paix reprend la propagande du militarisme allemand pendant les deux guerres mondiales. Personne ne doit se faire d’illusions. La classe dirigeante, malgré ses crimes historiques, n’hésitera pas à mener de nouveau des soldats allemands à l’abattoir pour des guerres de conquête impérialistes».

Ulrich Rippert, membre fondateur et président de longue date du SGP, en discussion avec un participant [Photo : WSWS]. [Photo: WSWS]

Outre Christoph Vandreier, Ulrich Rippert, président de longue date du parti, et Gregor Link, membre du comité directeur, ont présenté le programme socialiste, les fondements historiques du SGP et son organisation de jeunesse, l’Internationale des jeunes et des étudiants pour l’égalité sociale» (International Youth and Students for Social Equality – IYSSE) lors de plusieurs discours percutants. De nombreux passants se sont arrêtés pour regarder le meeting et discuter de la construction d’un mouvement de masse international contre la guerre avec les membres du SGP.

Trois jeunes qui n’ont pas encore le droit de voter, ont montré un grand intérêt pour la déclaration électorale du SGP. Alors que l’un d’entre eux publiait la déclaration sur son profil Instagram, un autre fit cette remarque : «D’un côté, les politiciens disent qu’ils sont pour la paix, mais de l’autre, ils envoient de grandes quantités d’armes en Ukraine. Cela n’a pas de sens».

Lorsque les membres du SGP ont répondu que les puissances impérialistes de l’OTAN ont mené de nombreuses guerres au Moyen-Orient sous prétexte de paix et de démocratie, ce jeune a ajouté: «Je suis originaire d’Irak, ma famille a fui la guerre là-bas. Ils répandent toujours des mensonges sur les guerres».

Gregor Link, porte-parole de l’IYSSE et membre du comité exécutif du SGP [Photo : WSWS] [Photo: WSWS]

Sonja fréquente une école secondaire à Spandau et a également posté une photo du rassemblement du SGP sur son canal de réseaux sociaux. «Je pense qu’un mouvement de masse contre la guerre est une bonne chose. C’est important d’éduquer les gens», a-t-elle déclaré. «Ma mère est russe, et nous avons plusieurs enfants réfugiés d’Ukraine à l’école. J’ai fait don de vêtements pour les enfants ukrainiens».

«Je pense que les livraisons de chars sont mauvaises car elles coûtent de l’argent dont on a besoin ailleurs. Tout est devenu plus cher. Je pense que tout devient plus cher à cause des [dépenses en] armements. Ce que vous avez expliqué est logique: l’argent est retiré des écoles pour être investi dans l’armée et la guerre et faire du profit».

Sur la politique du Sénat de Berlin (le gouvernement du Land) qui consiste à faire passer les profits avant les vies face à la pandémie, Sonja a déclaré: «Tout le monde est tombé malade à l’école, et j’ai entendu dire que pour beaucoup ça a été vraiment grave. Beaucoup de gens sont morts du coronavirus. Il faudrait être actif contre ça. Même les vaccinations n’ont plus rien apporté à partir d’un certain moment. La pauvreté à Berlin est très grave, le nombre de sans-abri est très élevé».

«Nous avons parlé de Rosa Luxembourg et de Karl Liebknecht à l'école», rapporte Sonja, qui s'oppose à l'ambition renouvelée des élites allemandes d'être une grande puissance: «Je n'ai jamais pensé que le gouvernement voudrait à nouveau le pouvoir en Europe. Je pense que l'Allemagne devrait viser la paix après la Première et la Deuxième Guerre mondiale et pas la puissance mondiale».

«Dans les autres guerres, le gouvernement n’a pas “aidé”, même si elles étaient tout aussi mauvaises que la guerre actuelle. L’Allemagne veut profiter de la guerre. Le gouvernement ne se soucie pas du tout que les gens meurent. Vous êtes contre, je pense que c’est très bien. Il devrait y avoir plus de gens comme vous».

Lorsque Sonja a appris que le ministère de l’Intérieur et l’Office pour la protection de la Constitution (nom du renseignement intérieur en Allemagne) avaient placé le SGP sous surveillance, elle a déclaré: «Il y a tellement de partis d’extrême droite qui préparent des choses graves. Ils vous surveillent probablement juste parce que vous dévoilez des choses qu’ils veulent garder secrètes».

Des membres du SGP discutent avec des participants au meeting [Photo : WSWS]. [Photo: WSWS]

Un autre jeune membre du public, venu avec un ami, a déclaré: «La cause de tous les problèmes est la façon dont l’argent est distribué. L’argent n’est pas là où il devrait être, et il est enlevé là où il est le plus nécessaire. Nous avons besoin de plus d’argent pour les professions sociales».

«Je suis contre le fait que l’argent soit investi dans l’armement», a déclaré Rejin, qui étudie à l’Université libre de Berlin pour être professeur d’histoire et qui est également bénévole dans un service qui aide les personnes cherchant à quitter la prostitution. «Où va l’argent et où faut-il le chercher? La situation mondiale est de plus en plus instable».

« Bien que je travaille dans le commerce de détail, je ne peux plus me payer de fruits », poursuit Rejin. « Pour économiser le loyer et éviter les frais, je vis chez mes parents, qui doivent se débrouiller avec Hartz IV [aide sociale]. Si je déménageais, mes parents perdraient leur maison. Il n'y a pas assez de logements à Berlin. »

Sur la politique des partis au pouvoir et l’importance de la participation du SGP aux élections, Rejin a déclaré: «Mon premier vote à une élection a été pour les Verts, ce qui a été le cas pour beaucoup de gens. Le fait que les Verts mènent cette guerre m’a déçu, mais j’ai vite compris que ce n’était pas la première fois. Entre-temps, je me considère comme un communiste et j’ai également étudié Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht».

«Je n’attends pas de l’État qu’il soit neutre. Récemment, j’ai vu comment les policiers d’une gare s’en sont pris à une vieille femme qui cherchait à s’abriter du froid. J’ai longtemps réfléchi pour qui voter, parce que je ne veux plus voter pour le Parti de gauche. Quand j’ai vu votre affiche, j’ai été heureux de pouvoir voter pour quelqu’un d’autre».

Thomas, qui travaille comme chauffeur pour les transports publics berlinois (Berliner Verkehrs-betrieben – BVG), avait suivi de près les interventions de plusieurs orateurs du SGP. Il a déclaré: «Je pense également que le monde se dirige vers une guerre mondiale et que Poutine a été provoqué par l’Occident. Je suis d’accord avec ce que vous avez dit ici au rassemblement d’aujourd’hui».

«J’ai vraiment peur d’une troisième guerre mondiale, mais je ne sais pas comment l’empêcher», a poursuivi Thomas. «De nombreux collègues pensent comme vous. Mais nous, les petites gens, nous n’avons rien à dire. On ne sait pas pour qui voter. Avant, je votais pour les Verts parce qu’ils s’opposaient à la guerre et aux livraisons d’armes. Aujourd’hui, les Verts sont les principaux fauteurs de guerre».

Faisant référence à la vague croissante des grèves en Grande-Bretagne, en France, aux États-Unis et dans beaucoup d’autres pays, les membres du SGP ont alors expliqué que le parti préconisait la création de comités d’action indépendants de la base pour unir et développer la résistance à la guerre et aux attaques contre le niveau de vie, à l’international. La cause du développement de la guerre était la crise profonde du capitalisme, qui ne pouvait être résolue que par un mouvement socialiste des travailleurs contre la guerre.

À cela, Thomas a répondu: «J’ai entendu parler des grèves. Je me demande si elles peuvent vraiment changer les choses. On lutte toute la journée et on n’en retire rien. De toute façon, il ne faut plus croire les médias et le gouvernement n’est qu’une marionnette des super-riches. Je vais définitivement voter pour vous».

Après avoir parlé avec les membres du SGP, Thomas a pris une pile de dépliants électoraux pour les distribuer à ses collègues.

Pour plus d'informations sur le SGP et pour rejoindre notre campagne, visitez www.gleichheit.de/.

(Article paru d’abord en anglais le 10 janvier 2023)

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