Pour 2023, Macron veut attaquer les retraites et intensifier la guerre en Ukraine

Lors de son allocution pour la nouvelle année, Macron annonce la poursuite des mêmes politiques qui ont amenées sur le plan internationale aux crises économique et inflationniste, de pandémie mondiale et de marche vers la troisième guerre mondiale. Macron a prévenu d’une nouvelle réforme des retraites et d’un soutien «sans faillir» à l’Ukraine pour faire la guerre à la Russie.

Les vœux de Macron ont lieu alors que la pandémie mondiale entre dans sa quatrième année et que la guerre entre l’Otan et la Russie s’intensifie. 2022 a été marqué par une inflation record à deux chiffres en Europe et en France et devrait se poursuivre en 2023 en plus du spectre d’une récession mondiale. La réponse de Macron et de l’aristocratie financière internationale sont le pillage des ressources créées par la classe ouvrière. Les travailleurs dans le monde entrent en conflit, cherchant une alternative aux appareils syndicaux et à leurs alliés.

Bien que l’Europe qui a vu 2 millions de personnes mortes du Covid, qui connaît actuellement sa neuvième vague de Covid et que la grippe est virulente cette année, Macron est resté silencieux sur cette crise sanitaire. Il a passé sous silence l’alignement du régime chinois sur la politique des puissances impérialistes, dont la France de «vivre avec le virus».

Le chef de l’État a promis de continuer à aider l'Ukraine «sans faillir», «jusqu'à la victoire»: «Nous serons ensemble pour bâtir une paix juste et durable. Comptez sur la France et comptez sur l'Europe. Nous vous respectons et vous admirons». Confirmant un peu plus sa participation au conflit, le 4 janvier, Macron a officiellement annoncé au président ukrainien Volodymyr Zelensky que la France allait prochainement livrer en Ukraine des véhicules blindés de transport de troupes Bastion ainsi que des véhicules blindés de reconnaissance AMX-10RC.

Dans ce contexte de montée de la lutte des classes, Macron a débuté son discours en se disant guidé par un «impératif d'unité de la nation»: «Je nous souhaite, avant toute chose, de vivre 2023 autant que possible en pays uni et solidaire». Il a appelé à ne pas céder à «l'esprit de division» qui empêcherait la France de s'en «sortir dans un monde si rude, dans des temps si durs».

Macron a appelé à «renforcer notre indépendance énergétique, économique, sociale, industrielle, stratégique» et à «refonder nos grands services publics», comme l'école et la santé. Il a même avoué que «La principale injustice qui mine notre pays demeure le déterminisme familial, la trop faible mobilité sociale».

Comme le fait remarquer Le Monde, Macron n’a pas voulu «rentrer dans le détails des arbitrages pris par l’exécutif pour les réformes à venir, au début de 2023, celle par exemple du projet de loi sur l’immigration, auquel le gouvernement a mis la touche finale avant la trêve de Noël.»

Emmanuel Macron a confirmé son intention de lancer rapidement la réforme des retraites, en vue d'une application «dès la fin de l'été»: «Comme je m'y suis engagé devant vous, cette année sera en effet celle d'une réforme des retraites qui vise à assurer l'équilibre de notre système pour les années et décennies à venir (et) à consolider notre régime de retraites par répartition». Il a poursuivi en promettant que «L'allongement de nos carrières de travail sera progressif, il se fera sur dix ans.»

La présentation du projet de réforme des retraites par Elisabeth Bornese fera le 10 janvier, et elle prévoit entre autres un recul de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ou 65 ans. Face à la colère sociale, les appareils syndicaux et leurs alliés politiques de pseudo-gauche ont émis des critiques creuses à l’égard de cette réforme.

La politique militariste et austéritaire de Macron met en lumière la confrontation sociale entre la bourgeoisie et la classe ouvrière qui mûrit en France et à l’international.

La réforme des retraites et les autres réformes en préparation visent à faire payer sur le dos de la classe ouvrière une politique de plus en plus irresponsable et irrationnelle qui a produit à une situation économique et financière instable. Depuis des décennies, la politique de la classe dominante au cours des trois dernières décennies a été l’injection de liquidités toujours plus importantes dans les marchés. Les valeurs boursières ont été propulsées à des niveaux records tout en maintenant les salaires à un bas niveau par la suppression de la lutte des classes.

La richesse de l’élite industrielle et financière, mais aussi de sections importantes de la classe moyenne supérieure se trouva de plus en plus dissociée du processus réel de production. Challenges a dévoilé en juillet 2022 son classement des 500 Fortunes de France où l’on apprend que la France compte 122 milliardaires bien plus que la vingtaine recensée il y a un peu moins de 30 ans. La fortune totale de ces 500 fortunes atteint 1002 milliards d’euros, en hausse de 5 pour cent par rapport à l'an passé qui avait déjà bondi de 30 pour cent par rapport à l’année d’avant.

La France compte l’homme le plus riche du monde, Bernard Arnault avec une fortune estimée à 185 milliards d’euros.

Cette politique de Macron en faveur d’une aristocratie financière parasitaire n’aurait pas été possible sans le rôle joué par la bureaucratie syndicale et la pseudo gauche. Dans le cadre du dialogue sociale, celles-ci négocient les attaques contre le niveau de vie de la classe ouvrière avec le patronat et le gouvernement pour ensuite les imposer aux travailleurs. En échange de la suppression de la lutte des classes, les bureaucrates syndicaux et les classes moyennes aisées que représentent la pseudo gauche reçoivent une part du gâteau de l’État.

A présent, les forces de pseudo-gauche dans LFI et la Nupes tentent de réagir pour canaliser le mécontentement social derrière les appareils syndicaux, et ainsi bloquer le développement d’un mouvement international des travailleurs contre l’austérité et la guerre. Le député LFI-Nupes de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel a réagi: «Macron en guise d’unité propose de diviser le pays, et de tendre le pays sur une réforme qui, à mon avis est mauvaise, et qui en plus de l’avis de tout le monde n’a pas d’urgence».

Le porte-parole du PCF stalinien, Ian Brossat, a déclaré: «Toute initiative qui viendrait fragiliser le large front syndical qui se dessine est à nos yeux contreproductive. C’est aux syndicats de donner le “la”.»

En réalité, une opposition massive aux appareils syndicaux entraîne une montée de la lutte des classes dans le monde entier. Cela s’est exprimé en France dans le mouvement des gilets jaunes en 2018 ou dernièrement par la création d’un groupe de contrôleurs du rails non-syndiqués qui ont organisé une grève durant le week-end de Noël.

Le CIQI appelle à l’Alliance internationale ouvrière des comités de base est le moyen par lequel les luttes des travailleurs du monde entier peuvent être unifiées, et l’opposition latente des travailleurs à l’austérité et à la guerre mobilisée dans une lutte pour le socialisme.

La construction de comités de base dans tous les secteurs et dans tous les pays est nécessaire pour que la lutte des classes puisse se briser le carcan national que tente de lui imposer la pseudo gauche. Ce développement est à son tour le fondement indispensable d’un mouvement non seulement contre l’exploitation et l’inégalité, mais encore contre la guerre, la politique d’infection de masse des classes dirigeantes et la marche vers le fascisme et la dictature.

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